J’étais évidemment hier à la convention d’investiture de François Hollande qui se tenait à la halle Freyssinet (ci-joint le badge collector édité à cette occasion).
Qu’en dire si ce n’est une évidence : notre candidat est prêt. L’affirmation peut surprendre par son évidence. Elle traduit pourtant une impression. Pendant neuf ans, comme premier secrétaire fédéral du PS dans le Finistère, il m’a été souvent donné l’occasion d’écouter François Hollande. On retrouvera ici bien des notes qui commentent ses différents discours.
Mais son intervention d’hier était différente. François Hollande ne parlait plus au nom d’un parti mais s’adressait à des citoyens. Les thèmes qu’il avait choisis d’aborder ne suivait plus l’ordonnancement classique des propos qu’il avait l’habitude de suivre. Il ne parlait plus de politique mais traitait de la France et de son peuple. Il y avait une gravité inhabituelle qui trahissait la mue qu’il a accomplie.
Il ne faut jamais sous-estimer son adversaire. Cela vaut pour la gauche mais aussi pour Nicolas Sarkozy. François Hollande est d’ores et déjà bien plus que son challenger. Il n’ignore rien des drames et des souffrances que vivent nombre de nos concitoyens. Il s’est préparé à y répondre. Il porte en lui une vision de l’avenir de notre pays. Il a un chemin à proposer à ses habitants.
Hier, un candidat à la fonction suprême de notre système politique s’est affirmé. Une force, celle du changement, le porte. Elle ne s’arrêtera pas.
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Plutôt bon discours…Même si M. HOLLANDE se mélange un peu les pinceaux entre le pays (la France), les Français (la Nation) et les « gouvernants ». L’introduction du début où la « France » est tout à la fois coupable et victime, est un peu brouillonne. Le reste me convient mieux.
Il y a encore beaucoup à approfondir – en fait, M. HOLLANDE semble un peu hésitant comme s’il avait peur de la France – mais j’aime bien son humilité affirmé…Même s’il serait bon qu’il montre par son expérience du passé comment il a su créer une organisation « de contrat » au sein du PS, quand il en assumait un poste exécutif, de « président » quelque part.
Un point me chiffonne un peu. M. HOLLANDE explique vouloir donner le droit de vote aux étrangers aux élections locales. Sans m’apesantir sur ses raisons – M. HOLLANDE explique que le droit de vote doit être correlé à l’imposition à ce qui semble – je note que le PS ne saurait tenir un tel engagement…En l’absence de référendum.
M. HOLLANDE compte t il prochainement faire savoir que le « dernier mot » reviendra aux Français en la matière ?
Le vote est – et la gauche devrait le savoir, elle qui a milité dans son Histoire pour que ce dernier devienne universel – un « régalia », un élement de souveneraineté, autrement dit. Qui ne peut, dès lors, être partagé que si les Français valident ce point.
C’est pourquoi les femmes n’ont pu acquérir ce droit – de vote – définitivement, qu’après la validation de la Constitution de 1946 puis avec l’intégration du préambule de ladite Constitution dans celle de 58.
Même chose pour les ressortissants européens. Ceux ci n’ont le droit de vote, en France, que parce que les Français y ont consenti, via le référendum sur Maastricht.
Les élus ne pouvant octroyer un pouvoir qui ne leur est que délégué, il serait donc bon que M. HOLLANDE – soit via une « Constitution nouvelle », soit via un référendum sur ce point précis – soit un peu plus clair. Parce que, pour le moment, ce « droit aux étrangers » est une violation de la DDHC, texte que le PS, même avec la majorité au Sénat et à l’A.N ne peut « réviser »…Donc une arnaque électorale envers lesdits étrangers…Et un argument « repoussoir » dont se sert la « droite populaire » pour faire peur. Si M. HOLLANDE garantie aux Français qu’ils auront le « dernier mot » cela devient une promesse sincère et…Crédible.