Tragédie grecque

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La Grèce est le pays de la tragédie. Celle qui s’y déroule sous nos yeux, appelle quelques questions.

Georges Papandréou est-il irresponsable ? Toute son action depuis qu’il est premier ministre prouve le contraire. Son courage a été maintes fois à juste titre, salué. Le contexte politique, et notamment le jeu ambigu de ses opposants conservateurs de la Nouvelle Démocratie et les réactions de son peuple aboutissait à une situation intenable, il a donc sans doute cherché à desserrer l’étau.

Le référendum était-il le bon instrument ? Le mot en France rappelle le fatntome de 2005. Constatant aussi que jusqu’à présent le gouvernement n’en n’avait pas ressenti le besoin pour faire adopter les précédentes mesures. Le risque existait que les électeurs répondent à une autre question que celle posée et l’enjeu concernait tout autant les 260 millions d’habitants qui vivent dans les autres pays de la zone euro que les 11 millions de grecs. Annoncer maintenant une consultation et proposer de l’organiser dans deux mois pouvait surprendre. Mais qui aurait reproché à Papandréou de vouloir consulter son peuple ?

Pourquoi l’Europe peine-t-elle à répondre aux crises ? Elle n’avance que par des tensions produisant des plans toujours adoptés in extremis et qui ne portent jamais de réponse durable. C’est le résultat d’un mode de fonctionnement où les gouvernements pensent d’abord aux intérêts de leurs pays avant de penser à l’intérêt collectif. Il ne sert à rien de le leur reprocher, ils ont justement été élus pour cela. Mais les limites de l’exercice sont maintenant dépassées. La zone euro a besoin de plus d’intégration, d’harmonisation, de coordination des politiques publiques et de synchronisation des procédure budgétaires. C’était dans le traité de Maastricht. Nous ne l’avons pas fait. Nous le payons maintenant.

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3 réponses à Tragédie grecque

  1. baillergeau dit :

    il est certain que l’articulation entre les problèmes nationaux et ceux de l’UE, n’est pas souvent compréhensible et que parfois la surprise balance avec la stupeur.
    Ainsi va la construction d’une entité protéiforme.

  2. teddy dit :

    C’est le résultat d’un mode de fonctionnement où les gouvernements pensent d’abord aux intérêts de leurs pays avant de penser à l’intérêt collectif?
    dans notre pays pourtant ce pose bcp de problemes.
    les retraites, le pouvoir d achat, l emploi, la securité social,la sécurité autant de problemes non résolus a ce jour en france par notre gouvernement….
    Alors comment aider les autres avant d’avoir régler les revendications des français?

  3. seb dit :

    M. PAPANDREOU est il irresponsable ? Encore faudrait il savoir ce que l’on juge si « irresponsable ». Apparemment, c’est le fait d’avoir souhaité consulter son Souverain aux yeux des dirigeants européens !

    Je trouve, à cet égard, le petit « communiqué » commun du PS et du candidat HOLLANDE particulièrement faible face à ce scandale ! Non seulement les dirigeants européens – SARKO en tête – ont accusé M. PAPANDREOU de revenir sur sa parole (ou sa signature) alors qu’il n’en avait rien fait – en vertu de la séparation des pouvoirs, en principe, le Législatif ou/et la Nation ne sont pas « engagés » ! – mais en plus (sans aucune réaction au PS) clairement expliqué que les parlementaires étaient devenus l’instrument favori des Exécutifs nationaux pour trahir la volonté souveraine !

    Car comment expliquer, sinon, que les membres de la zone euro, qui n’ont aucune reconnaissance juridique, considèrent leur signature comme un engagement du PAYS (alors qu’il ne s’agit que d’un engagement pris par l’Exécutif national qui ne saurait parler d’une décision de la FRANCE sans validation parlementaire ou référendum) – autrement dit comme un mandat impératif à l’endroit du Parlement ! – et que ces mêmes membres considèrent que les parlementaires, avant même tout examen du texte…Diront oui ?

    Non seulement, M. SARKOZY – cela ne change guère – part du principe que le Parlement n’est qu’une chambre d’enregistrement (qui avalise les docs qu’on lui soumet sans réfléchir) ce qui (pour moi) aurait dû susciter un scandale du coté de « l’opposition » et du nouveau Sénat.

    Mais, mieux que çà, M. SARKOZY considère que l’on peut se contreficher de l’avis du Souverain…Puisque les parlementaires imbéciles vont trahir la volonté de leur mandataire ! Deuxième scandale, puisque les parlementaires deviennent, en quelque sorte, des collabos (au service de non élus) au lieu d’être les défenseurs de la volonté de leur Souverain !

    Tout silence équivalent à un consentement tacite, je souhaiterais savoir si cette opinion de M. SARKOZY est partagé par le PS ? (Un parti qui se revendique parlementaire) et par les…Parlementaires PS, qui n’ont pas l’air d’avoir compris qu’ils sont présentés comme des traitres permanents à leur Souverain, dès lors qu’ils servent à contrecarrer la volonté des citoyens ! Comme en 1940…!

    M. HOLLANDE, avant de parler d’un « bon accord » (pour qui ?) en a t il seulement pris connaissance ? (M. SARKOZY a laissé beaucoup de blancs)

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