Le député UMP Marc Le Fur sur son blog me prend nommément à parti, m’accusant de n’avoir pas voté, le 10 janvier, le texte de loi susceptible de permettre la réunification de la Bretagne.
Une telle interprétation, franchement tendancieuse, vise à susciter dans l’esprit des Bretons un navrant sentiment de confusion.
Rappelons les faits. Le 21 décembre dernier, j’ai voté, conformément à mes convictions, un amendement qui vise à simplifier la procédure de rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Je note en passant que c’est une majorité de gauche qui l’a adopté, et qu’il aurait été rejeté si son sort avait seulement dépendu des amis politiques de Marc Le Fur présents en séance… La disposition intégrait un projet de loi relatif à la mise en œuvre du référendum d’initiative partagée, et c’est sur ce texte dans sa globalité, très décevant, que je me suis en toute logique abstenu le 10 janvier. En aucune manière il ne s’agissait de se prononcer pour ou contre la réunification de la Bretagne !
Marc Le Fur n’est que trop coutumier, hélas, de ce type de présentations fallacieuses. Déjà en 2008, il s’était élevé contre l’opposition des parlementaires socialistes de Bretagne à la révision institutionnelle, sous prétexte que le texte prévoyait la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. Comme si l’adhésion à telle ou telle disposition d’un projet de loi devait mécaniquement impliquer la validation de l’ensemble, fût-il irrecevable. Aux yeux de certains, manifestement, peu importe si l’arbre est malade tant que la branche est belle !
Cette contreproductive instrumentalisation des questions bretonnes (langues régionales, réunification) doit cesser. Assez de coups médiatiques sans lendemain, de déclarations à l’emporte-pièce et de stigmatisations hasardeuses, nous avons besoin de solutions. Nous les attendons depuis 2002, vainement. Il ne tient qu’au gouvernement que soutient Marc Le Fur de les apporter – il n’est jamais trop tard.