Depuis hier soir, est engagée la dernière bataille parlementaire de la législature. En effet, nous étudions le projet de loi de finances rectificatives pour 2012 qui prévoit d’instaurer la TVA sociale.
Cette initiative est une faute économique majeure au moment où la croissance s’effondre. La consommation qui était son unique moteur encore en marche est aujourd’hui à zéro.
Nicolas Sarkozy affirme que la concurrence empêchera les entreprises de répercuter la hausse de la TVA sur les prix. C’est faux. En 1995, l’augmentation de 2 points de la TVA, décidée par Alain Juppé, avait entraîné un surcroit d’inflation de 0,5 % et une chute des dépenses des ménages de 1 %. Ce fut également le cas en Allemagne, en 2007 : la hausse de 3 points de TVA avait occasionné une hausse des prix de 1,6 point. Même cause, même punition en Angleterre avec M. Cameron en 2010 : brutal relèvement de la TVA, flambée immédiate des prix.
L’autre argument avancé ne vaut guère mieux : l’allègement de leurs charges permettra aux entreprises de baisser leurs prix. Rien ne le garantit : la restauration a obtenu la diminution par 3 de son taux de TVA sans aucune retombée sur les prix.
En sus, le président-candidat est tellement peu sûr de son affaire qu’il a pris la précaution de renvoyer l’application de sa mesure au 1er octobre 2012, une fois les élections passées. Sans craindre de se contredire, il escompte que les Français mettront à profit ce délai pour se précipiter dans les magasins avant que la hausse des prix devienne effective. De l’art de dire tout et son contraire.