Hier, nous devions nous prononcer sur un texte au nom volontairement barbare le « mécanisme européen de stabilité».
Comme souvent quand il s’agit d’Europe, les passions se déchaînent. Ainsi vendredi dernier, j’ai reçu une délégation du Front de Gauche de Quimper conduite par André Bernard, son candidat aux législatives dans la circonscription qui souhaitait m’alerter sur les dangers de ce texte.
De même pendant les derniers jours, j’ai été destinataire comme les autres députés des mails, tous identiques, me m’étant en garde sur les conséquences électorales de mon vote.
Ces mises en garde étaient inutiles. Depuis le début de la législature, je ne cherche à faire porter à personne la responsabilité de mes votes. Les électeurs auront d’ailleurs bientôt l’occasion de dire le jugement qu’ils portent sur la façon dont j’aurai exercé mon mandat.
Sur le fond de ce fameux MES, nous en avons débattu en réunion de groupe. Nous ne pouvions évidemment pas voter pour un texte qui institue un mécanisme de soutien subordonné à un projet de Traité dont François Hollande a dit qu’il convenait de le renégocier car il néglige la croissance sans laquelle il ne peut y avoir de rééquilibrage des comptes, et qu’il est imposé sans gouvernance et de façon non démocratique. En sus, ce MES institue un mécanisme automatique de surveillance sans intervention des parlements.
Nous n’avons pas non plus voté contre car le principe d’une solidarité entre états correspond à une exigence que nous ne cessons d’appeler depuis le début de la crise. Nous nous sommes donc abstenus.
Ces convolutions sont inutiles. D’un point de vue pragmatique, quand on considère que l’UMP a la majorité, s’abstenir c’était de fait, voter POUR. Molesse, lâcheté et mauvaise foi, je vous l’ai dit, sont une erreur politique.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0861.asp