Toute la journée le Conseil Général du Finistère organisait une « rencontre citoyenne » sur le thème « 30 ans de décentralisation : et demain ? »
Evidemment il fut souvent fait référence à la loi du 2 mars 1982 qui lança un processus très rapide (quelques mois suffirent à faire adopter le texte) et totalement novateur dans un pays qui « depuis mille ans » pour reprendre l’expression du Président du Conseil régional ne connaissant que la centralisation. Cet hommage était logique et compréhensible.
Mais cette loi serait-elle votée aujourd’hui ? A l’époque, les parlementaires ne connaissaient que deux collectivités issues du suffrage universel direct : la commune et le département. De fait le premier ministre (P. Mauroy) et le ministre de l’Intérieur (G. Deferre) étaient des maires (Lille et Marseille) et François Mitterrand était Président… du conseil général de la Nièvre. Il était donc assez simple de les désigner comme les bénéficiaires des transferts de compétence arrachés à l’Etat.
Trente ans plus tard, la région a légitimement gagné en puissance et en reconnaissance, l’intercommunalité – grâce aux encouragements législatifs successifs – ne cesse de construire son espace et son influence, et les métropoles (créées par la loi du 16 décembre 2010) commencent à émerger. C’est dire si demain la très attendue « clarification des compétences » sera concrètement beaucoup plus délicate à tracer…
La rencontre citoyenne n’était-elle pas organisée en partenariat avec le think tank Espaces publics ?