Il porte un joli nom et aujourd’hui incarne les espoirs d’une gauche qui retrouve le pouvoir.
Les portraits de lui que je lis soulignent son côté grand notable modéré, à la courtoisie méticuleuse, aux manières aimables et au flegme apparent. Le Jean-Marc Ayrault que j’ai côtoyé à l’Assemblée depuis cinq ans ne se résume pas à cela.
Celui qui fut mon président de groupe est avant tout un esprit organisé animé par une volonté d’entreprendre. Il n’a certes pas la verve oratoire de François Hollande mais il assure mieux son emprise là où il agit. Ceux qui le brocardent pour son apparence effacée vont être surpris. S’il ne cède pas à la facilité des petites phrases assassines, il a du caractère, l’amitié fidèle et la mémoire tenace.
Dans les grands moments de la législature, il a su se montrer comme ces grands joueurs de tennis, acharné et concentré, souriant quand ses coups passent, accrocheur et imaginatif lorsqu’il sentait que nous perdions du terrain. Bref, il ne s’est jamais avoué vaincu d’avance. Face aux défis qui sont maintenant les siens, ce seront des qualités utiles au pays.
Et à ceux qui glosent sur son « absence de connaissance de l’appareil de l’Etat« , je conseille la lecture de la biographie de Georges Pompidou, ce « quasi inconnu » nommé premier ministre le 14 avril 1962.