A l’initiative du Cardinal Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, une prière a été lue mercredi dernier dans les paroisses de l’Hexagone à l’occasion de la fête de l’Assomption.
Cela a suscité la moquerie des incrédules et fait réagir les plus anticléricaux qui y ont vu une atteinte à leur manière de concevoir la laïcité. Il y avait aussi une bonne part d’hypocrisie de nombreux responsables politiques qui, en d’autre temps, ne se sont pas privés de relayer les positions des évêques quand ces derniers condamnaient les politiques menées contre les « sans-papiers » ou appelaient à l’intégration des Roms.
Bien différente est la position que j’ai choisi de publier ici. Elle émane d’André Paubert, qui fut longtemps élu centriste au sein de différentes municipalités quimpéroises (35 ans) et qui est aujourd’hui adjoint au maire à Pont l’Abbé. Il m’a semblé que son analyse posait justement les termes d’un légitime débat.
« La prière écrite par le cardinal Vingt-Trois et qui sera lue dans les églises de France le 15 Août me semble poser problème. La laïcité n’est pas en cause dans cette affaire ; le droit des évêques de s’exprimer sur des questions de société non plus. Les évêques ont légitimement le droit de donner leur avis sur le mariage homosexuel ou sur la fin de vie. Ensuite, éclairés par ces positions, il appartient à chacun, en dernier ressort, de faire librement et en conscience ses propres choix politiques ou éthiques en accord ou pas avec les évêques.
Ce qui me gêne, comme catholique, dans l’initiative de l’archevêque de Paris, c’est qu’il introduise dans une PRIERE des prises de position qui n’ont rien à y faire. Prier c’est parler à DIEU mais certainement pas pour lui demander de prendre partie dans nos affaires d’hommes. La prière doit unir et non diviser. Mercredi, des chrétiens se sentiront mal à l’aise.
Au cours de l’histoire, l’Eglise a trop souvent succombé à la tentation de prendre Dieu ou la Sainte Vierge en otages des querelles des hommes ou des états. On sait comment, par exemple, au XIXéme le culte du SACRE COEUR fut politiquement instrumentalisé ; évitons de retomber dans ces erreurs ».
NB : Je viens de découvrir que le journal La Croix du 20 août avait aussi choisi de publier ce courrier.
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Les incursions de la religion sur la scène politique pose la question de la militance dans les lieux de cultes et le devoir de neutralité qu’exigerais notre constitution laïque et républicaine (loi de 1905). Dans les faits, ne constatons nous pas un affaiblissement de la laïcité à l’égard de certaines prises de position du fait religieux (avortement, foulard islamique, mariage entre personnes du même sexe…) qui pourtant intervient ouvertement sur la scène publique et politique concernant le projet de société ? Cette affaiblissement est caractérisé par un seuil de réaction de nos institutions uniquement lorsque la « patrie est manifestement en danger » suite à des appels au terrorisme par un Imam par exemple. Il ne s’agit pas de brandir une laïcité qui s’oppose systématiquement aux religions, de faire de la laïcité une religion, mais bien de garantir la séparation de l’Église et de l’État. Il me semble que l’État doit s’exprimer pour rappeler à tous cette règle chaque fois que le religieux intervient sur le champs du politique. Il est évident que les questions « morales » interpellent les religions et nos institutions on créer les espaces pour y débattre sous l’égide du Ministre de l’Intérieur en charge notamment des cultes et de la laïcité. Concernant la prière du 15 août, le malaise au sein même de la communauté catholique et une forme d’expression de la laïcité… !
Je partage tout à fait les propos d’André Paubert.
« Frères et sœurs, en ce jour où nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays.
1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l’avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu’il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.
2. Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience
…….
bonjour monsieur Urvoas je commence mon commentaire en mettant la fameuse prière dont vous parlez car beaucoup de gens ne savent pas de quoi il s’agit, et notamment Monsieur Paubert à lire son commentaire..
En effet, en aucun cas il n’y a de « prise de position », l’Eglise par cette prière demande à Dieu d’aider les gens dans le besoin ainsi que les gens qui peuvent les aider à savoir ceux qui sont moins de le besoin qu’eux mais aussi les décideurs (et par conséquent le gouvernement à lire la prière….), elle ne parle pas pour Dieu comme le suggére monsieur Paubert (Prier c’est parler à DIEU mais certainement pas pour lui demander de prendre partie dans nos affaires d’hommes)
En outre, non pratiquant car antireligieux considérant que c’est le moyen qu’a trouvé une minorité pour vivre sur le dos de la majorité en se servant de leur peur irraisonnée je n’en suis pas moins croyant et je me retrouve tout à fait dans cette prière…… Comme quoi monsieur Paubert a au moins raison sur une chose: « La prière doit unir et non diviser » car bien qu’étant pas du même bord politique que vous j’espére sincérement que vous arriverez à redresser la situation et si Dieu ou quelque soit son nom peut vous y aider et bien qu’il le fasse….
ah! si mea culpa a bien y réfléchir, il y a peut être une prise de positions dans la prière lorsqu’il est dit: »Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience » cela insinuerait qu’avant les politiques bosseaient pour certains particuliers avant de bosser pour le peuple mais le changement c’est maintenant et c’est certain ça ne se passera plus comme avec les gouvernements antérieurs cqfd
Cher Monsieur Julien, Monsieur Urvoas a mis au début de son texte, le lien avec le texte présentant la prière dans son intégralité. Quand on lit le texte en entier, on comprend la gêne d’André Paubert à qui c’est, quand même, faire un peu injure que d’écrire qu’il n’aurait pas lu le texte en question. Si vous vouliez faire oeuvre utile, il fallait reprendre le texte complet, et non tronqué, et votre commentaire serait plus crédible!
bonjour Luc, en effet, je n’ai pas mis la totalité du texte pour deux raisons: la première était que comme monsieur Urvoas avait mis un lien il suffisait que cliquer dessus pour y accéder en son entier (à votre avis comment j’ai fait?). La seconde était que trés classiquement la prière se termine par la famille et la recherche du bonheur personnelle….. mais pour vous faire plaisir
3. Pour les familles ; que leur attente légitime d’un soutien de la société ne soit pas déçue ; que leurs membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux. Que l’engagement des époux l’un envers l’autre et envers leurs enfants soit un signe de la fidélité de l’amour.
4. Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère.
Seigneur notre Dieu, nous te confions l’avenir de notre pays. Par l’intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l’épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. »
Maintenant j’ai un peu plus de crédibilité? je n’en suis pas sûr….. en aucun cas je ne remet en cause l’intégrité de Monsieur Paubert en supposant qu’il n’ait pas lu le dit texte, je dis simplement que cette prière est des plus classique dans le fait qu’elle ne fait que demander à Dieu d’aider les hommes à mieux vivre que ce soit dans leur vie professionnelle, leur vie familiale et leur vie privée, et que peut être, je dis bien peut être monsieur Paubert ne l’a pas compris l’interprétant comme une incursion de l’Eglise dans la vie quotidienne, Eglise qui parlerait au nom de Dieu???????
Alors maintenant peut être que c’est moi qui n’est pas bien compris car vous dites vous même qu’en lisant le texte dans son entier on comprend la gêne d’André Paubert, mais je viens encore de le relire avant d’envoyer cette réponse et je ne vois vraiment rien qui pourrait porter à confusion. Pourriez vous m’éclairez?
je viens de me relire des fautes se sont glissées dans le texte notamment une qui me fait rougir si vous la trouvez, essayez de me pardonner…
Cher Monsieur Julien,
Sur la forme, les lecteurs, dont je suis, vous pardonneront, certainement, vos fautes! Sur le fond, je ne peux que réécrire que je comprends la gêne de Monsieur Paubert, qui pense que des chrétiens se sentent mal à l’aise à la lecture de ce texte. Monsieur Paubert écrit « des chrétiens », pas tous… et pas vous! Dont acte!
A Luc mais en quoi ce texte vous met mal à l’aise? je vous avoue je n’en ai rien à faire et je trouve que l’on en fait trop de cas par rapport aux autres post de monsieur Urvoas mais j’aimerais bien comprendre en quoi ce texte pose un problème ( ce qui est pour rappel ma supplique initiale)
PS: merci de me pardonner pour les fautes mais mettez le fond avant la forme vous n’en serez que plus crédible……