Je ne crois pas à une bévue ou à une méconnaissance du droit, ce qui serait d’ailleurs un comble pour un ancien chef de l’Etat…
Nicolas Sarkozy sait que, membre de droit du Conseil Constitutionnel, il ne peut donc en démissionner. C’est pourtant le terme utilisé dans son communiqué. Il faut donc en chercher une raison.
A mes yeux, la réponse pourrait se trouver dans le passé. Ainsi un autre Président de la République, il s’agissait de Vincent Auriol (Président de la IVème République de janvier 1947 à janvier 1954) avait pareillement refusé de siéger au Conseil à partir de 1960. Il voulait protester contre le «pouvoir personnel» de De Gaulle et l’interprétation trop restrictive que ce dernier faisait des compétences du Conseil.
Mais au moment de la crise liée à la volonté gaulliste de convoquer un référendum en 1962 pour modifier la Constitution, il revint sur sa parole pour siéger de nouveau de voter contre la constitutionnalité du référendum du 28 oct. 1962 (Cons. const. 6 nov. 1962, n° 62-20 DC)…
En prétendant « démissionner » tout en sachant qu’il pourra à bon droit revenir participer aux travaux du Conseil, Nicolas Sarkozy allie donc la démonstration – classique chez lui – de la détermination à la prudence qui sied à ceux qui ne veulent pas insulter l’avenir.
Oui, c’est intéressant mais pensez aussi à répondre aux commentaires de votre post sur le « big brother » à la Française…
Le plus important étant qu’il ait été démissionné par les Français en mai 2012..