Le Premier Ministre a réuni hier les principaux ministres engagés dans l’action économique et sociale de l’Etat en faveur de notre région.
Etaient présents Pierre Moscovici, Nicole Bricq, Arnaud Montebourg, Philippe Martin, Michel Sapin, Geneviève Fioraso, Stéphane Le Foll, Sylvia Pinel, Bernard Cazeneuve, Frédéric Cuvillier, Guillaume Garot, Benoit Hamon, et évidemment Jean-Yves Le Drian et Marylise Lebranchu ainsi que le préfet de la région Patrick Strzoda.
A la sortie de cet échange a été annoncé la finalisation d’ici la fin de l’année d’un « Pacte d’avenir Bretagne« . Il devrait reposer sur 2 piliers : les premières actions d’urgence déjà connues sur l’agro-alimentaire et sur l’accélération du Contrat de Plan entre l’Etat et la Région.
Ce dernier est déjà en élaboration dans 5 domaines : l’enseignement supérieur, la recherche, et l’innovation ; les filières d’avenir et l’usine du futur ; les infrastructures et usages du numérique ; les mobilités multimodales et la transition écologique et énergétique.
En outre, une mission d’appui auprès du Préfet de Région sera mise en place dans les prochains jours. Elle sera composée de fonctionnaires de haut niveau spécialisés dans le développement agricole et agroalimentaire, dans le reclassement des salariés et la redynamisation des territoires et en matière d’accompagnement économique et
financier des entreprises.
L’ensemble des actions entreprises pour la Bretagne seront suivies par un comité de pilotage placé sous l’autorité du Premier ministre et associant les ministères concernés et le Préfet de Région. Gilles Ricono qui fut directeur des services de la région et qui dirigeait jusqu’à aujourd’hui le cabinet du ministre de l’écologie, va rejoindre celui du Premier ministre pour suivre ce dossier.
La situation à laquelle sont aujourd’hui confrontés les salariés de Gad, après ceux de Doux, est insupportable. Au delà de la légitime solidarité à laquelle ils ont le droit, le gouvernement remplira son rôle, et mettra tout en oeuvre, avec les collectivités locales et les partenaires sociaux, pour les accompagner et favoriser leur reconversion.
Ainsi un engagement a été pris : chaque salarié sera accompagné personnellement et de façon globale pour répondre à toutes les difficultés auxquels il aurait à faire face et trouver une solution suite à la perte de son emploi. Les salariés se verront proposer un contrat de sécurisation professionnelle renforcé avec 3 volets : un quasi-maintien du salaire net pendant 12 mois (97% en moyenne), un accompagnement renforcé avec 1 expert pour 20 salariés (contre 1 pour 50 habituellement) et un volet formation opérationnel.
Une équipe spécialisée conventionnée par l’Etat apportera en outre un soutien personnel aux salariés qui le souhaiteraient. Cet accompagnement global se fera dans un lieu unique, au plus près des salariés.
L’Etat prévoit en outre un appui des territoires fragilisés, notamment dans le Finistère, pour dynamiser les reclassements : lancement immédiat d’une mission pour recenser les possibilités de reconversion pour les salariés ; mise en place d’une plateforme territoriale d’accompagnement des mutations économiques ; bourse d’emplois des Industries Agro-Alimentaires ; action de reconversion des sites.
Par ailleurs, le Gouvernement augmente les moyens consacrés à la politique de prévention des difficultés des entreprises. L’examen de chaque situation sera fait au cas par cas. L’équipe du Commissaire au Redressement Productif sera renforcée à cet effet. Le gouvernement s’attachera à aider les entreprises en difficulté, notamment dans le secteur agroalimentaire, à redresser leur situation. Dans ce secteur, 15 millions d’euros sont mobilisés pour les entreprises fragilisées pour des mesures d’urgence et pour les aider à financer leurs investissements.
Pour soutenir durablement l’activité et l’emploi dans la Région, l’Etat a encore décidé, directement et via ses opérateurs, un certain nombre d’actions.
S’agissant des éleveurs et des entreprises agro-alimentaires, le Premier Ministre a déjà annoncé l’élaboration d’un Plan Bretagne pour l’agro-alimentaire, qui s’appuiera sur des mesures pour les filières porcine et avicole, sur le développement de la méthanisation et sur la déclinaison régionale du contrat stratégique de filière signé le 19 juin dernier, ainsi que sur une simplification réglementaire des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE porcines) et des programmes d’action contre la pollution par les nitrates. Les partenaires de l’export réunis au sein de BPI France export élaboreront des plans de développement à l’exportation personnalisés. L’objectif est de donner les moyens à l’ensemble des entreprises agricoles et des industries agroalimentaires de se moderniser et de retrouver de la compétitivité, tant sur le plan économique qu’environnemental, pour recréer de la valeur ajoutée et des emplois.
Le Gouvernement entend en outre accroître l’effort financier entrepris depuis plus d’un an pour développer de nouveaux projets ou de nouvelles filières d’activité en Bretagne. La Banque Publique d’Investissement a augmenté ses concours de 20% sur un an au premier semestre 2013: plus de 3300 financements d’entreprises ont été accordés sur cette période pour un montant d’environ 450M€. Cet accompagnement sera intensifié et les équipes de Bpifrance s’organiseront pour aller à la rencontre individuelle des entreprises bretonnes porteuses de projets, et leur proposer leurs services. Le Programme d’investissements d’avenir, qui a déjà sélectionné plus de 350 projets impliquant des acteurs bretons et représentant plus de 550M€ de financements et d’investissement, continuera par ailleurs à accompagner les meilleurs projets de ces nouvelles filières. C’est par exemple le cas dans les énergies marines ou dans le développement des usages du numérique et le très haut débit que soutient le programme d’investissements d’avenir. Les concours de la Banque européenne d’investissement seront également recherchés.