Ne pas parler trop vite

L’Assemblée nationale a suspendu vendredi dernier ses travaux. Elle les reprendra le mardi 7 janvier avec l’examen du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

Cela va me permettre de terminer des lectures entamées dans les dernières semaines dont notamment l’ouvrage de Gérard Grunberg « la Loi et les Prophètes«  consacré aux relations entre les « socialistes français et les institutions politiques », de rédiger probablement une note pour la Fondation Jean Jaurès sur les progrès réalisés lors de la Loi de Programmation Militaire en matière de contrôle des services de renseignements, de découvrir la série « House Of Cards » dont on m’a beaucoup parlé, etc…

Cela me permet aussi de surfer sur les différents sites déjà ouverts dans la perspective de la campagne municipale notamment à Quimper. Plus que dans le passé, ces outils vont jouer un rôle important dans l’animation de l’échéance. Ils sont d’ailleurs de plus en plus soignés par les candidats.

Si ces supports ont de multiples avantages, ils recèlent un inconvénient : ils interdisent tout oubli. Ainsi par exemple, le 18 octobre dernier, « présentant son staff de campagne« , le candidat de l’UMP annonçait fièrement que « le 11 décembre, il dévoilera son programme. Le 12, il annoncera la venue d’une personnalité de l’UMP et le lendemain, le vendredi 13 décembre, la présentation de sa liste« .

Or le 11 décembre, sauf erreur de ma part (et du site de Ludovic Jolivet), nul trace d’un dévoilement du programme. On peu simplement y lire la présentation d’un accord électoral avec l’UDI qu’accompagne une information laconique « il nous faut peaufiner le projet commun, mais nous nous accordons sur les grandes lignes« .

De même, le 12 décembre dernier, sauf erreur de ma part (et du site du candidat), je n’ai trouvé aucune annonce de la venue d’une quelconque personnalité de l’UMP. Le seul élu pouvant correspondre à ce profil repéré dans le Finistère fut Bruno Lemaire le 18 décembre mais sur son site, on peut y lire qu’il est venu à l’invitation d’Agnès Le Brun, maire de Morlaix et qu’il s’est limité à découvrir une commune du Léon.

Enfin, le 13 décembre dernier enfin, sur le site du candidat UMP pas de liste publiée. Ce loupé sera toutefois effacé par la publication de la totalité des noms de ses co-listiers quelques jours plus tard. Sans d’ailleurs grande surprise mais il est vrai que personne n’en attendait.

Que conclure de ces – très mineures – observations ? Sans doute que les annonces étaient un peu prématurées, voire qu’elles trahissaient un excès de confiance. La politique est avant tout un art de l’exécution qu’il faut savoir soigner. Ne pas parler trop vite, ne pas s’engager à la légère et ne rien négliger sont des impératifs. Dans son « petit manuel de campagne électorale » publié au début de l’année 64 av. J.C., au moment où il entrait en lice pour les élections consulaires, Quintus Cicéron écrivait déjà que pour espérer convaincre il faut faire « preuve du maximum de méthode, de soin, d’effort et d’application« …