Archive pour la catégorie 'Clash !'

Hôpitaux menacés

Dimanche 4 mai 2008 | Publié dans Clash !

img_6347-640×480.JPGLe 14 mai à 18 h 15, je participerai à la délégation finistérienne qui rencontrera Roselyne Bachelot.

 

Objet du rendez vous ? Revenir sur la décision d’Antoine Perrin, directeur de l’Agence régionale d’hospitalisation de transférer à Rennes, le service d’allogreffes pédiatriques installé aujourd’hui au CHU de Brest.

 

Hier encore, à Brest, près d’un millier de personnes se sont rassemblées pour marquer leur refus. Au prétexte retenu pour le transfert (faible activité du service et absence de pédiatre oncologue) les intervenants ont opposé une association entre le Finistère et Rennes, dans une addition des compétences plutôt qu’une soustraction comme l’organiserait ce projet de « schéma interrégional d’organisation des soins ».

 

Je ne connais pas le directeur de l’ARH. Je ne doute pas qu’il applique des consignes nationales, mais il paraît aussi évident qu’il gère très mal la situation, voire qu’il provoque la crise par une succession d’initiatives sans avoir réfléchi aux moyens de gérer les problèmes.

 

Entre la fermeture des urgences de nuit à Concarneau (et on parle de celles de Douarnenez et Pont l’Abbé), la fermeture de la maternité et de la chirurgie non programmée à Carhaix, voire demain la restructuration de l’activité de chirurgie à l’hôpital de Morlaix on peut légitimement parler, au moins sur le plan de la méthode, d’une gestion calamiteuse de ces dossiers.

 

Les annonces brutales ont braqué tout le monde et leur cumul donnent le sentiment d’une attaque frontale contre les hôpitaux du Finistère, toutes catégories confondues. Peut-être pas à tord d’ailleurs…

Voies express payantes ?

Samedi 3 mai 2008 | Publié dans Clash !

routes.jpgDans Les Echos du 24 mars, le PDG de Cofiroute, Pierre Coppey, annonçait que sa société était prête à gérer pour le compte de l’Etat le réseau autoroutier breton, « en étant payée soit par l’élargissement de la durée de notre concession, soit par l’assujettissement au péage des sections que nous prendrions en charge ».

Une telle idée est malheureusement depuis longtemps déjà dans l’air du temps. A maintes reprises dans le passé, les bretons ont dû se mobiliser afin qu’elle soit rejetée. Et comme il vaut mieux tuer dans l’œuf tout projet visant à lui redonner corps, j’ai interpellé Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports, afin de sonder les intentions gouvernementales.

Après lui avoir rappelé notre attachement à la gratuité du réseau routier, je lui ai fait remarquer que celle-ci a utilement permis à nos entreprises de réduire les surcoûts découlant de leur éloignement des centres de décisions et de consommation.

J’ai surtout tenu à lui indiquer que, dans un contexte marqué par une explosion sans précédent du prix des carburants, l’instauration de péages sur les routes de Bretagne constituerait une véritable catastrophe pour son économie. Je lui ai demandé, en conséquence, de bien vouloir me certifier que la proposition formulée par le PDG de Cofiroute ne saurait en aucun cas être retenue par le gouvernement.

Retraites.

Jeudi 1 mai 2008 | Publié dans Clash !

165474.jpgOn va beaucoup parler des retraites ces semaines. Aussi faut-il commencer par l’état des lieux. Et notamment par l’échec, sur le plan financier, de la loi Fillon de 2003 puisque la branche vieillesse accuse, en 2007, un déficit de près de 5 milliards d’euros.

Elle n’a pas tenu davantage ses engagements sur trois autres points essentiels : La précarité salariale avec ses effets sur le niveau des pensions, la pénibilité des métiers et sa conséquence, la profonde inégalité d’espérance de vie à 60 ans, le taux d’activité des salariés âgés de plus de 55 ans, qui est resté au niveau de 2003 soit 38 %.

Aujourd’hui les nouvelles propositions du gouvernement restent insuffisantes et décalées en termes de pouvoir d’achat et de niveau des pensions. Elles laissent de côté 6 millions de retraités vivant avec moins que le SMIC. N’oublions jamais que les titulaires du minimum vieillesse ne représentent que 10 % des petites pensions.

Elles renvoient aux résultats d’une négociation en 2010, sur la question pourtant urgente et décisive du taux d’activité des séniors. Ainsi les sanctions éventuelles contre les entreprises qui ne jouent pas le jeu n’interviendraient que dans près de 3 ans sur des critères qui restent à définir.

Aussi, la volonté aujourd’hui d’allongement de la durée de cotisation à 41 annuités n’est pas acceptable, alors que l’âge moyen de cessation d’activité ne dépasse pas 58 ans et 8 mois, et que plus de 60 % des salariés de plus 55 ans sont évincés du marché du travail. Elle se traduirait par une baisse supplémentaire du taux de remplacement pour une majorité de futurs retraités qui peinent déjà à accéder à une retraite à taux plein, moyennant 40 annuités. De plus, l’allongement de durée de cotisation ferait l’impasse sur la pénibilité des métiers, la négociation engagée depuis trois ans n’ayant connu aucune avancée.

Enfin, il n’y a rien sur les nouvelles ressources, notamment l’élargissement de l’assiette des cotisations sociales, sur les rémunérations exceptionnelles (stock options, etc.) Les inquiétudes les plus grandes demeurent sur l’avenir du fonds de réserve des retraites.

Revenu de Solidarité Absente

Mercredi 30 avril 2008 | Publié dans Clash !

arton804.jpgHier notre groupe avait décidé d’interroger le gouvernement sur sur le futur Revenu de Solidarité Active. Si l’idée est juste, encore faut-il être précis sur ses modalités.

Se pose d’abord la question du coût. On a entendu les chiffres les plus divers : au départ, c’était 10 à 12 milliards ; puis le ministre du budget a avancé 5 milliards ; Martin Hirsch tient pour 3 milliards ; et l’autre jour le Président de la République a parlé de 1 ou 1,5 milliard. Laquelle de ces excellences contradictoires faut-il croire ?

Se pose ensuite la question du financement. Depuis le propos de Nicolas Sarkozy, les titulaires de la prime pour l’emploi sont inquiets. Nous avons cru comprendre qu’au-dessus de 1,4 fois le SMIC, le gouvernement supprimerait la PPE. S’il n’y avait que les socialistes à s’interroger peu importerait ; mais Laurent Fabius s’est fait une plaisir de citer une intervention sur France Inter du début du mois d’avril : « Le projet qui est proposé par Martin Hirsch a deux inconvénients : il est coûteux – de l’ordre de 3 milliards – et il conduit à diminuer la prime pour l’emploi pour un certain nombre de Français. » Etonnant quand on apprend que l’auteur de cette intervention frappée au coin du bon sens est François Fillon lui-même !

Mais quelle est donc la conception de la solidarité pour le gouvernement ? Pour nous, elle ne consiste pas à financer les revenus des plus pauvres en taxant les pauvres ! Ce RSA risque de devenir – à cause de vous- un revenu de solidarité absente !