Souvenir d’un héros
Dimanche 8 août 2010 | Publié dans Smack !Cérémonie du 66ème anniversaire de la libération de Quimper ce matin.
Comme chaque année, j’ai cherché dans mon intervention à rendre hommage à ceux, illustres ou anonymes, dont les plaques, au détour de nos rues, inscrivent le souvenir dans le marbre de notre gratitude.
C’est ainsi que j’ai retracé la vie de Marguerite Fayou qui avait fait de son manoir de Kerrien, à Penhars, un refuge pour tous ceux qui étaient recherchés par les Allemands et leur Gestapo. Dès 1941, elle abritait l’un des premiers postes de radioémetteurs clandestins du réseau Johnny. Nombreux furent ceux, par la suite, qui trouvèrent asile chez elle, sur les hauts de Quimper (aviateurs, réfractaires, maquisards…)
Aux dires de sa femme de ménage, Marguerite Fayou les cachait dans le double toit du grenier. Et quand ils étaient trop nombreux pour être ainsi dissimulés, elle les utilisait pour repeindre le manoir en les faisant passer pour des sourds-muets, non sans avoir pris soin auparavant de leur avoir appris avec la complicité d’un vrai sourd-muet quelques gestes conventionnels de langage.
A plusieurs reprises, le manoir fut cerné et fouillé par les Allemands. A chaque fois, Marguerite Fayou par son sang froid et son habileté su protéger ceux qu’elle hébergeait. André Monteil, futur député, et son groupe fut l’un de ceux-là. Il disait d’elle « Je fus d’emblée impressionnée par cette femme d’aspect chétif et maladif, mais comme transfigurée par un regard brûlant et une voix impérieuse où s’exprimait sa passion de la liberté et son patriotisme intransigeant ».
Cette femme, Marguerite Fayou, était le courage même, l’incarnation de cette force de l’insoumission qui fait de nous des hommes libres. Elle eut le temps de voir la Libération de notre cité, mais minée par la tuberculose, elle décéda en 1945 à l’âge de 45 ans.