Après l’instauration par la Loi de programmation militaire de capacités de contrôle des services de renseignement, la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) rend public son premier rapport de contrôle.
Au cours de l’année 2014, la DPR s’est réunie à 14 reprises et a conduit 31 auditions pour élaborer 105 préconisations autour de 5 thèmes : le renseignement économique et financier ; le cadre juridique des activités de renseignement ; les ressources humaines des services de renseignement ; la réforme du renseignement intérieur ; le monde après les révélations d’Edward Snowden.
Nous avons souhaité en particulier mettre l’accent sur le renseignement économique et financier en raison de sa trop faible prise en compte dans la politique publique du renseignement, de sa marginalité au sein d’une culture du renseignement encore embryonnaire dans notre pays et du réel déficit d’organisation administrative du ministère de l’Economie et des Finances alors même que le pillage économique n’a jamais été aussi prégnant.
Pour se prémunir contre ces ingérences qui sont aussi légales, il est devenu impératif de disposer d’une législation nationale protégeant le secret des affaires que j’appelle de mes vœux. En outre, il est nécessaire d’ériger Tracfin en véritable pôle du renseignement économique et financier. Enfin, il est souhaitable que nos services de renseignement puissent diffuser la production qui pourrait être utile à certaines de nos entreprises.
La DPR milite également en faveur de l’élaboration d’une loi spécifique au renseignement précisant tant les missions des services, que les techniques spéciales potentiellement mises en œuvre pour assurer ces missions, les contrôles induits, la protection juridique des fonctionnaires du renseignement et les voies de recours pour nos concitoyens…
Nous avons souhaité en outre réaliser un bilan de la réforme du renseignement intérieur qui s’avère satisfaisante même si la prédominance de la lutte contre le terrorisme ne doit pas faire oublier la lutte contre l’espionnage ou les impératifs de sécurité économique.
Toutefois, la DPR repousse les accusations phantasmatiques portées contre la DGSE que d’aucuns soupçonnent de se livrer à une surveillance généralisée. La DPR a rappelé que notre pays n’en avait ni la capacité juridique, ni la capacité financière. Elle exhorte ainsi le Gouvernement à poursuivre les investissements consacrés à ce domaine afin que notre pays préserve son autonomie stratégique et, par ce biais, les intérêts fondamentaux de la Nation.
Ci-après, le lien vers le rapport http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-off/i2482.asp