Archive pour juillet 2007

Lapin duracell

Samedi 14 juillet 2007 | Publié dans Clash !

duracell.jpgSi je reviens sur Sarkozy, c’est qu’il est difficile de lui échapper : il est partout ! Il sait tout ! Il décide de tout ! Il est tout le temps en mouvement et pour ce que j’en ai vu hier, il bouge en permanence… Je sais que ce n’est pas respectueux mais il me fait penser à cette ancienne publicité…

Du point de vue constitutionnel, son omniprésidence lève une hypocrisie constitutionnelle. Chacun sait - et depuis longtemps- que c’est le Président qui gouverne. De Gaulle disait d’ailleurs lors d’une célèbre conférence de presse du 31 janvier 1964 « on ne saurait accepter qu’une dyarchie existât au sommet. Mais justement, il n’en est rien ».

Cette primauté n’est donc pas nouvelle. D’où l’importance d’un contre-pouvoir, en face, qui puisse engager la responsabilité du chef de l’Etat. Pour le moment, Nicolas Sarkozy n’a pas répondu à cette question. Il semble déconnecter le pouvoir de décision et la responsabilité.

De même, il n’est guère disert sur ce que deviendraient les pouvoirs législatif et judicaire dans sa république. Or, on sait depuis Montesquieu que la qualité d’une démocratie dépend de l’équilibre des pouvoirs. Notre chef de l’Etat, si content de lui, semble s’en moquer.

Visite présidentielle

Vendredi 13 juillet 2007 | Publié dans Blablabla...

ile longue.jpgJ’étais, tout à l’heure, invité à « assister » (le terme est plus adéquat que « participer ») à la visite de Nicolas Sarkozy à l’Ile Longue. J’y étais en compagnie de Bernard Poignant, de Yolande Boyer, de Patricia Adam et de Christian Ménard.

Sa prise de parole a duré une petite dizaine de minutes. Et franchement, sur le fond, je n’en ai rien retenu, si ce n’est des banalités attendues : « Vous êtes l’assurance-vie de la France », « J’ai voulu, deux mois après ma prise de fonction, passer un moment au sein des armées françaises et j’ai pensé que c’était une bonne idée de venir ici chez ceux qui portent, qui incarnent la dissuasion » etc… De fait, les dépêches des agences d’informations sont particulièrement vides.

En fait ce déplacement n’était qu’une séquence médiatique dont Sarkozy à le secret. Jeudi : Epinal et les institutions, vendredi, Crozon et les armées, samedi : Paris et la nation. Le chef de l’Etat dans la plénitude de ses prérogatives. De l’art de manier les symboles. Et visiblement, cela marche.

Les doutes de Dati

Jeudi 12 juillet 2007 | Publié dans Clash !

dati.jpgAudition de Rachida Dati par la commission des lois dans laquelle je siège. Le débat viendra en session plénière, c’est-à-dire dans l’hémicycle mardi prochain. Mais chaque texte est d’abord discuté en commission sur la base des travaux conduits par un rapporteur (de droite) nommé. En l’espèce, il s’agit de Guy Geffroy.

La ministre va répondre pendant plus de deux heures aux questions serrées des députés, et pour le coup, plutôt socialistes ! Nous avons préparé ce moment entre nous auparavant, tant nous voulons démontrer que la réponse proposée par le gouvernement à la montée de la violence n’est pas non seulement inadaptée, elle est également contre-productive.

Il s’agit d’un texte de régression qui, au détriment de toute réponse éducative et d’insertion, de toute avancée vers les peines alternatives, fait de l’enfermement et de la prison le centre de la réponse pénale – alors que nous savons tous que l’état actuel lamentable de nos prisons ne permet pas de travail de réinsertion.

Impression dominante : Rachida Dati ne semble pas être convaincue des solutions qu’elle propose. Sans doute sait-elle mieux que personne que ce texte, promesse électorale de Nicolas Sarkozy, fait suite à 4 modifications de la loi de 1945, en 5 ans, sans aucune évaluation de l’application de celles-ci, ni d’étude des conséquences de ce projet de loi.. Et c’est elle qui a souligné dans une tribune publiée dans Libération du 2 juillet que la délinquance des mineurs a augmenté de 40 % au cours des 5 dernières années. L’échec de la droite est donc patent. Et malheureusement, les mêmes causes produiront les mêmes détestables effets.